Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 11 décembre 2001
Sécurité

Les policiers municipaux veulent eux aussi entrer dans la contestation

Après les gendarmes et la police nationale, les policiers municipaux ont décidé à leur tour d'entrer dans la contestation et sont appelés à manifester à partir de mardi par leurs organisations professionnelles, rapporte l&#8217;AFP. Le Syndicat national des policiers municipaux (SNPM-CFTC), qui s'estime majoritaire dans ce corps de 13 000 personnes (selon les chiffres du ministère de l'Intérieur), est à l'origine de ce nouveau front de manifestation de ras-le-bol de personnels de sécurité. "La police municipale constitue aujourd'hui dans les faits la troisième force de sécurité de notre pays", estime son secrétaire général Jean-Pierre Colin-Lalu. "Cette réalité est volontairement occultée par le gouvernement qui refuse de nous considérer comme policiers à part entière". Le syndicat appelle à deux manifestations mardi devant les préfectures de Créteil (Val-de-Marne) et Nice. Mercredi, il en prévoit une nouvelle à Strasbourg, place de l'Etoile, puis jeudi devant la préfecture de Nanterre (Hauts-de-Seine). Pour la manifestation de Créteil, il a reçu le soutien d'une autre organisation professionnelle, l'Union nationale autonome de la police municipale (UNAPM). "Nous exerçons des missions similaires à nos homologues de la police et de la gendarmerie nationales", plaide Jean-Pierre Colin-Lalu en citant l'îlotage ou la police de la route. "Régulièrement, ajoute-t-il, des agents sont blessés en service par des délinquants qui n'hésitent pas à tirer". "Nous n'accepterons pas d'attendre que des policiers municipaux tombent de nouveau sous les balles de petits délinquants pour que le gouvernement révise sérieusement notre statut juridique et social", dit-il, n'excluant pas une "manifestation nationale" dans la capitale. Les syndicats, dont la représentativité est difficile à mesurer, en profitent pour dénoncer les écarts de retraite entre policiers municipaux et nationaux. Ils se focalisent surtout sur les "faiblesses et les carences" de la loi sur les polices municipales du 15 avril 2000. Estimant que « cette loi a mis de l'ordre dans les polices municipales qui se créaient dans le désordre et la confusion », ils pensent qu&#8217;elle leur a ouvert de nouvelles prérogatives, dans le contrôle routier par exemple, tout en limitant l'usage des armes à feu, du ressort des préfectures dans un cadre très strict, et l'uniforme qui doit être différencié de celui des policiers nationaux et des gendarmes. Cela n'est pas du goût des syndicats qui réclament notamment le port d'une arme de 4ème catégorie - tel un revolver de calibre 38 spécial ou 6/35 - pour les missions de contrôle routier qui sont "de plus en plus dangereuses". Il reste à savoir si la mobilisation des municipaux sera aussi forte que celles des agents de la police et de la gendarmerie nationales. Les syndicats testent les troupes, pariant sur l'effet de contagion. Ils comptent aussi sur le soutien des élus ayant créé une police municipale dans leur ville, une pratique de plus en plus courante, selon eux, pour "pallier les carences de l'Etat". <sc

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